Les travaux de l’AES  font l’objet de l’édition d’un document de synthèse qui présente l’ensemble des communications de l’année écoulée. La consultation de l’ensemble des interventions de ces dernières années est disponible sur le site (recherche par thème et par auteur).

2023-2024

Transmettre la vie, défi d’aujourd’hui

Qu’est-ce qu’une vie humaine et pourquoi la transmettre ? Transmettre la vie n’est plus évident aujourd’hui, tant à cause des nouvelles grandes peurs (dérèglement climatique, crainte de la surpopulation, inquiétudes sur la stabilité de notre société, etc.) que des effets de la révolution sexuelle des soixante dernières années et de l’individualisme consumériste.

Or la France est entrée dans un hiver démographique : depuis 1975, son taux de fécondité oscille entre 1,8 et 2,0 (le seuil pour remplacer les générations étant de 2,1). Cet affaissement de la natalité touche tous les pays occidentaux à des degrés divers. Mais c’est du sursaut de chaque pays que peut venir le renouveau, d’autant que les situations sont différentes d’une nation à l’autre.

Nos travaux académiques de 2023-24 feront d’abord un état des lieux des obstacles de tous ordres à la natalité, ainsi que des solutions en trompe-l’œil. Puis ils s’attacheront à tracer des perspectives réalistes, fondées sur un renouveau anthropologique et social. Les pistes concrètes d’espérance ne passent-elles pas par la famille ?

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2022-2023

La liberté et les libertés

La liberté est le propre de l’homme, elle est ce qui manifeste la transcendance de son être créé à l’image de Dieu. Selon la vision chrétienne, elle est ce qui rend la personne capable de discerner et de choisir entre le bien et le mal, d’agir en tous domaines selon sa raison propre en prenant des initiatives, de voir reconnus ses droits fondamentaux et de maîtriser son destin.

Nos sociétés semblent avoir perdu ce sens de la liberté. Les Etats tendent à rogner toujours davantage les libertés fondamentales des citoyens au prétexte de leur protection – l’épidémie de Covid en a donné une illustration significative. L’individualisme revendicatif qui submerge notre droit tend à substituer aux libertés concrètes, enracinées dans l’anthropologie, une extension illimitée de « droits à » qui en détruisent les bases (wokisme, etc.). La liberté d’entreprendre, la liberté scolaire, la liberté d’expression, et la plus essentielle d’entre elles, la liberté religieuse sont en butte à des atteintes multiples, de par la volonté de puissance des uns ou l’idéologie des autres. Pourtant la liberté reste un trésor inaliénable.

Les questions abordées dans ce cycle 2022-2023 nous sont apparues comme un prolongement naturel du thème de la vérité traité l’an dernier (La vérité se décide-t-elle ?). Car dans les divers domaines de la vie sociale (politique, économie, culture, religion…), nous nous sommes attachés à discerner le vrai sens de la liberté, et des libertés à promouvoir.

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2021-2022

La Vérité se décide-t-elle ? 

De même que le beau et le bien, le vrai est une aspiration fondamentale de l’être humain. Mais la tension de l’esprit vers la vérité n’exclut pas les tentations de l’âme, et notamment celle de la volonté de puissance. Va-t-on chercher la vérité, ou se l’approprier pour en faire une arme ? La transmettre humblement, ou la masquer ? La contempler, ou la fabriquer ? Les réponses sont personnelles, mais aussi politiques et sociales ; les conséquences peuvent en être considérables.

Notre époque est celle d’une communication souvent débridée, où les enjeux de pouvoir, assis sur des prouesses techniques, sont gigantesques. La tentation est permanente de « fabriquer » des vérités qui arrangent, et au nom de la sincérité de décider de la vérité. Celle-ci est donc sujette à bien des tribulations, d’autant plus que dans la plupart des domaines les incertitudes ne cessent d’augmenter.

Il nous a semblé nécessaire de proposer quelques pistes de discernement au cours de nos travaux de l’année 2021-2022. Abordant divers domaines, du champ philosophique et politique aux champs scientifique, médiatique…etc., ce cycle de huit séances mensuelles s’achèvera par une réflexion sur la conscience, et la liberté qui lui est intimement liée.

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2019-2021

Enracinement et Bien commun 

Le consumérisme, qui tend à submerger nos sociétés de sa logique matérialiste, a pour corollaire la tentation de promouvoir le modèle d’un ‘’homme sans liens’’, à la merci des seules sollicitations du marché, insoucieux du bien commun et finalement désincarné.
Face à cette perspective, il nous a paru essentiel de réfléchir, dans les pas de Simone Weil, à la valeur humaine et à la fécondité sociale de l’enracinement. Comme l’a noté la grande philosophe, il existe des devoirs à remplir envers l’être humain, qui reposent sur la reconnaissance de ses besoins fondamentaux, bases de son incarnation.
Dans la double perspective de la promotion de la personne et du service du bien commun, les séances de 2019-2020 s’attacheront à inventorier les lieux, les voies et les moyens d’un enracinement fécond. La famille, les corps intermédiaires, la transmission de notre culture, la question de la mondialisation, celle de notre rapport à la terre, celles aussi de l’enracinement religieux de la France et du caractère propre de la civilisation européenne solliciteront tour à tour notre réflexion.
L’être humain est indissolublement corps, âme et esprit. Répondre aux besoins de l’âme exige que l’on fasse droit aux enracinements du corps. Puissent nos travaux d’année nous faire mesurer, dans toutes ses dimensions, la fécondité de l’enracinement pour le service du bien commun.

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2018-2019

Dépasser l’humain ?

Le transhumanisme peut apparaître comme une forme de scientisme. Il semble ne pas avoir la rigueur de la science d’un Claude Bernard. C’est plutôt une « philosophie » qui s’apparente au mythe de Prométhée : vouloir éliminer la souffrance, la maladie, le vieillissement et même la condition mortelle. Tout en promettant ne pas faire de différence entre les hommes !

On nous parle de dépasser la nature humaine, mais dans les faits on la réduit à n’être qu’une machine. Mais il y a dans l’humanité bien des choses qui ne se mesurent pas, et qui échappent à la science moderne. Cela nous ramène à des questions fondamentales : l’idéal de l’homme est-il la machine, le robot ? Ou bien comme le dit Benoit XVI en ouverture de son encyclique Caritas in veritate : « L’amour dans la vérité (…) est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité toute entière ».

Il n’est pas facile de poser les bonnes questions sans se laisser entraîner par les peurs ou les fantasmes. On parle d’athlètes augmentés, mais de quoi s’agit-il ? Pas d’un changement de nature. Ils courent plus vite, et alors !… Le découpage d’ADN peut faire peur, mais les principes énoncés par Pie XII restent valables : ce qui contribue au bien de la personne est licite ; ce qui relève de l’apprenti-sorcier ne l’est pas.

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2017-2018

La Place de Dieu dans la cité

La place de Dieu dans la cité, si ce n’est dans la société, est un sujet largement débattu dans diverses enceintes et sur la place publique, d’où des laïcistes impénitents voudraient l’exclure. Afin de la définir correctement, l’AES s’efforcera d’en rechercher les fondements philosophiques, anthropologiques, politiques, juridiques, historiques. Depuis les origines de l’humanité, l’homme, être spirituel, a su distinguer le sacré du profane ; il a su prendre en compte le fait religieux. Et les sociétés se sont organisées en conséquence. Différents domaines d’illustration seront examinés : l’école et l’université, l’hôpital, les armées, où les choses ont plus ou moins évolué depuis la fameuse loi de séparation des églises et de l’État de 1905.
La question de l’Islam enfin ne peut être éludée. La neutralité chère à la laïcité républicaine ne risque-t-elle pas d’être vaine lorsque la distinction entre les domaines politique et religieux est niée ? Dieu doit-il alors acquérir une place nouvelle dans la cité ? 
Les chrétiens savent bien qu’il s’agit de la distinction du spirituel et du temporel, de Dieu et de César. L’expérience et les suggestions de responsables de l’Église aideront enfin l’Académie à tirer le meilleur bénéfice de cette réflexion.

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2016-2017

L’engagement dans la cité

Aujourd’hui, l’individu est sommé de se réaliser lui-même en toute autonomie et, de ce fait, la société est en crise, en voie de déconstruction. Retrouver le sens d’un engagement collectif pourrait tout à la fois être le moteur et l’objectif d’une mobilisation des jeunes générations dans la vie de la cité.
Une réflexion sur le sens et les modalités de l’engagement dans différents secteurs, politique, formation, culture, économie, éducation, famille, sans oublier l’engagement en vue du Royaume, est apparue comme particulièrement pertinente à l’Académie d’éducation et d’études sociales. Avec ses membres et invités aux horizons et responsabilités variés, elle proposera des réflexions et tentera de définir des moyens d’action dans les domaines d’activités qui sont ceux de chacun d’entre nous, à partir d’un éclairage humain et spirituel.

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2015-2016

Transmettre l’essentiel

Dans une société en panne de repères, quel est l’essentiel que nous devons transmettre pour que l’homme, aujourd’hui et demain, puisse continuer de grandir en humanité ?

Pour éclairer la route à travers une réflexion partagée, nous nous proposons d’échanger sur quelques points essentiels : Que proposer face à l’impasse du relativisme ? Comment favoriser la rencontre plutôt que le choc des civilisations ? Que peut le politique pour instaurer plus de justice ? La bienveillance dans les relations humaines, la confiance comme fondement des relations sociales et de l’activité économique, le partage équitable des ressources, peuvent-ils être encore à la racine d’un héritage commun ? Quelles reconversions de pensée oser, quelles formations assurer, quelles actions engager ?

Et si en fin de compte il s’agissait de penser en termes d’écologie humaine intégrale ?

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2014-2015

Le visage des pauvres

Pour le pape François « Vivre la charité, c’est porter les fardeaux des plus faibles et des plus pauvres. » Son insistance à évoquer ce thème nous invite nous-mêmes à renouveler notre regard sur les pauvres. Il faudra à l’Académie faire l’effort de ne pas s’enfermer dans un discours théorique sur la pauvreté, mais bien envisager de regarder les pauvres, de les écouter, de les comprendre, de les aider ou de les secourir.

Mais il faudra d’abord se demander qui sont les plus faibles et les plus pauvres et quels sont leurs fardeaux. Il faudra distinguer entre la pauvreté et la misère : la misère ou la grande pauvreté qui sont à éradiquer de notre monde parce ce qu’elles tendent à ôter à ceux qui en sont victimes même leur dignité. A l’inverse il faut savoir prendre en compte les pauvres, tous les pauvres, les victimes de toutes les pauvretés, économiques, sociales, culturelles, affectives ou spirituelles.

Pour cela il faudra tout d’abord que l’Académie cherche à reconnaître le visage des pauvres dans le monde, en ayant à l’esprit d’une part le regard de Dieu lui-même sur les pauvres dans la Bible, en n’oubliant pas non plus la grande distinction entre les pauvretés subies et la pauvreté choisie, la pauvreté religieuse ou évangélique avec, par exemple, les références à saint François d’Assise ou à saint Vincent de Paul.

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2013-2014

La mort, un temps à vivre

La source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort. (Épictète)

La chose du monde à laquelle un homme libre pense le moins, c’est la mort et la sagesse n’est point la méditation de la mort, mais de la vie (Spinoza).

Pourquoi en effet réfléchir sur la mort, si ce n’est pour mieux vivre ?  Partant du constat de l’occultation de la mort par notre société, des peurs qu’elle nourrit, des difficultés pour entourer ceux qui arrivent au bout de leur vie, notre réflexion se portera sur les points essentiels qui semblent nécessaires aux hommes pour que – au delà d’un regard sur les étapes de la vie – ils puissent, en ne reléguant plus ceux qui arrivent à cette ultime étape et en les entourant, à défaut de sagesse, acquérir une certaine paix qui semble parfois fuir notre temps.

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2012-2013

Pour une société plus humaine

Partant du constat des dérives de notre société, l’AES poursuit sa réflexion « pour une société plus humaine  », ou visant au « développement intégral de l’homme dans la société d’aujourd’hui », si, avec Benoît XVI, nous reprenons l’expression du Pape Paul VI.

Pour cela il convient de cerner quelles sont les conditions d’épanouissement de l’homme dans différents secteurs de la société. Comment redonner aux hommes le « sens de la vie« , lié directement à la charité, sans laquelle la société n’est que solitude et intérêt égoïste ? La réflexion sur l’école et l’éducation, socle de toute société, trouve ici sa place. On traitera ensuite de la nécessité de la culture pour rapprocher les hommes. On envisagera l’homme dans la cité : la montée de l’individualisme et les difficultés propre à l’intégration des populations d’origine étrangère, notamment, ne mettent-elles pas la démocratie en difficulté ? Comment permettre l’accomplissement de chacun dans un travail équitablement réparti entre tous ? Qu’en est-il par ailleurs de l’influence des dernières lois sur le rapport entre le médecin et son patient ? Viendra enfin la réflexion sur l’économie et la finance, qui permettra d’exposer en quoi la crise peut paradoxalement être l’occasion d’être optimiste… à condition de s’inspirer de la doctrine sociale de l’Église, «  une boussole infaillible » (Benoît XVI) qui nous oriente vers la nouvelle évangélisation.

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2011-2012

La famille, un atout pour la société

Si l’Académie souhaite aborder la question de la famille, alors que tant d’instances le font chacune à sa façon et selon sa propre vocation, c’est que l’urgence sociale et politique semblent lui en faire une ardente obligation. L’axe choisi par l’AES est celui de la famille dans son rapport avec la société. Il ne s’agit pas tant en effet de chercher à analyser la petite cellule familiale de diverses façons et de disserter sur ses différentes composantes, de la famille nucléaire à l’église domestique, de la famille traditionnelle à la « famille homoparentale »…, que de tenter de renouveler le discours sur les relations entre la famille et la société, de préciser en quoi la famille est indispensable à la société, en quoi elle est un moteur du développement des civilisations, et même un atout de l’espèce humaine.

La définition de la famille, au sens anthropologique, sociologique, juridique du terme, amène à réfléchir à de nombreux points :

• Vers quelle société conduisent les évolutions du droit de la famille ?

• La famille est en elle-même un acteur économique.

• La famille est en elle-même un assureur social ou une « sécurité sociale » ;

• La famille est le premier des corps intermédiaires ; elle favorise l’apparition et le maintien de la démocratie. Elle constitue le meilleur rempart contre l’individualisme et le matérialisme de notre époque.

• La conciliation vie familiale – vie professionnelle a toujours besoin d’être améliorée, en gérant les âges et les temps.

• La famille, l‘école, les mouvements éducatifs exercent des rôles complémentaires.

Plus que jamais la famille est un atout pour la société.

Liste des contributions :

2010-2011

A la recherche d’une éthique universelle

Ce sujet est capital : y a-t-il des valeurs morales objectives capables d’unir les hommes et de leur procurer paix et bonheur ? Existerait-il une loi qui pourrait s’appliquer pour un gouvernement mondial ?
La réflexion est d’autant plus nécessaire que cette éthique universelle est contestée à cause de la déstructuration des intelligences et des consciences et par le relativisme ambiant.

Qui a simplement entendu parler du travail de la Commission théologique internationale sur la recherche d’une éthique universelle ? Ce document est ignoré ; le faire connaître, en travailler son contenu, répond bien à la vocation de l’AES.

Au cours de l’année, l’académie réfléchira sur ce thème selon différentes approches :

• Droit naturel et droit positif
• Les Déclarations des droits de l’homme
• Les fondements de la justice
• Les fondements de la bioéthique
• L’entreprise peut-elle être soumise à la loi naturelle ?
• La famille, école de la vie bonne et de la formation des consciences
• L’État peut-il s’ériger en porteur de sens ultime ?

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2009-2010

Qu’est-ce que la vérité ?

« … Jésus dit à Pilate : ‘‘Moi, je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Tous ceux qui appartiennent à la vérité écoutent mes paroles’’. Pilate dit à Jésus : ‘’Qu’est-ce que la vérité ?’’ Ayant dit ces mots, il sort de nouveau du palais… Il va trouver ceux qui accusent Jésus… » (Jn 18, 38). Cette question a traversé les siècles. Elle s’adresse à tout homme, de toute époque. Pilate attendait-il une réponse ? Quelle serait la nôtre ?

Durant le cycle de réflexion de cette année, il est proposé aux membres de l’Académie de répondre à Pilate.

Nous voyons combien la vérité est menacée dans notre environnement. Le mensonge mine les relations, engendre la méfiance et le doute ; il menace l’accès à la vérité dans les prétoires, s’insinue dans la publicité, infiltre l’information par omission ou partialité, sévit dans l’histoire officielle. À l’inverse, même si la transparence est devenue un maître-mot, la confiance ne règne pas, que ce soit en des champs aussi divers que la politique, la médecine, l’économie. Le concept même de vérité est battu en brèche par nombre de philosophes qui vont jusqu’à en contester l’accessibilité voire l’objectivité. Le relativisme a gagné les esprits.

Faut-il renoncer à la recherche inlassable de la vérité, à l’amour de la vérité ? Dans la réponse à Pilate, peut-on ignorer celle que Jésus a donnée avant même que la question ait été posée : « Je suis la vérité. » (Jn 14, 6.) ? 
Des personnalités choisies pour la diversité de leurs horizons viendront amorcer nos débats et nourrir notre réflexion.

Puis, pour clore ce cycle, le cardinal André Vingt-Trois nous livrera sa propre réflexion.

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2008-2009

Qu’est-ce que l’homme ?

« Qu’est donc l’homme, que Tu en gardes mémoire,
Le fils d’un homme, que Tu en prennes souci ?
A peine le fis-Tu moindre qu’un dieu,
Le couronnant de gloire et de splendeur ;
Tu l’établis sur l’œuvre de Tes mains,
Tout fut mis par Toi sous ses pieds. » (Psaume 8)

De nos jours, il est devenu banal de traiter certains êtres humains comme s’ils n’en étaient pas : ainsi des enfants dans le sein de leur mère, ainsi des embryons devenus objets d’expérimentation, ainsi des humains parvenus à la fin de leur existence et considérés comme indignes de vivre, voire des personnes handicapées que la justice hésite à protéger de leur élimination pure et simple. Dans le même temps, la protection des grands et petits animaux dépasse celle de certains humains.

On devine l’émergence d’une pratique, sinon d’une idéologie qui effectue un tri entre les humains, désignant ceux qui doivent être considérés comme tels. Ainsi, malgré la référence omniprésente aux Droits de l’Homme, peut se poser la question : « Qui a droit aux droits de l’homme ? »
Il en va de même à propos de la nature de certains êtres, actuels ou futurs, comme les hybrides dont la fabrication vient d’être autorisée en Grande-Bretagne.

L’Académie d’éducation et d’études sociales, qui réfléchit sur le monde actuel à la lumière de l’enseignement social chrétien, a proposé pour l’année 2008-2009 d’aborder la question posée par le Psalmiste : « Qu’est-ce que l’homme ? ». Elle traite notamment de la profondeur de la différence entre l’homme et l’animal, des frontières de la vie humaine, des enjeux actuels de la filiation. Et elle se demande si l’on peut parler de sciences humaines, et encore ce qu’est l’humanisme chrétien d’après Jean-Paul II.

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2007-2008

L’Homme et la nature

Les rapports qu’entretient l’homme avec la nature sont un sujet sur lequel le Pape Benoît XVI intervient fréquemment. C’est ainsi que dans son discours de l’Élysée, il disait : « L’état de notre planète me préoccupe aussi. Avec grande générosité, Dieu nous a confié le monde qu’il a créé. Il faudra apprendre à le respecter et à le protéger davantage. Il me semble qu’est arrivé le moment de faire des propositions plus constructives pour garantir le bien des générations futures. »

Quelle plus juste présentation pourrions-nous donner à ce nouveau volume d’Annales que publie l’Académie d’éducation et d’études sociales ? Car telle était bien son intention lorsqu’elle a choisi de consacrer ses séances de l’année 2007-2008 aux rapports de l’homme avec la nature.

Dieu a donné à l’homme un rôle particulier dans la création, dans une fameuse recommandation de la Genèse : « emplissez la terre et soumettez-la », que l’on peut toujours chercher à mieux comprendre. La montée des préoccupations écologiques et de développement durable, mais surtout les prétentions de l’homme d’imposer sa maîtrise de tout mettent en évidence la grande actualité de ce thème.

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2006-2007

Homme et femme Il les créa

L’Écriture proclame la dualité des sexes, et l’égale dignité de l’homme et de la femme. Une femme, Marie, est Mère de Dieu ! Une femme, Madeleine, s’est entendu dire : « Partout où sera proclamée cette bonne nouvelle, dans le monde entier, on redira ce que cette femme vient de faire » (Mat. 26,13). Que faut-il de plus pour comprendre le dessein du Créateur ?

Mais notre société a perdu ses repères. La libération de la femme n’a pas supprimé le drame des avortements. Les homosexuels revendiquent un mariage que les couples délaissent. Il faut des lois sur la parité pour tenter de rétablir une égalité de l’homme et de la femme.

Or, que dit l’Écriture ? Quelle place les trois religions monothéistes accordent-elles à la femme et à l’homme ? Comment la dualité sexuelle est-elle perçue aujourd’hui ? La crise d’identité des sexes ne menace-t-elle pas la famille ? Certains affirment que la différence entre homme et femme est surtout d’ordre culturel. Aurions-nous vraiment inventé cette différence ? Faut-il alors la gommer ? Faut-il vraiment donner la même éducation aux filles et aux garçons ? L’État doit-il réagir et légiférer encore une fois ?

Ce sont des questions dont on ose à peine parler aujourd’hui, tant la pression de certains groupes et des médias est forte Il sera bon de reprendre l’enseignement de Jean-Paul II. Il est nécessaire de tenter de rétablir les repères perdus. Il y va de l’équilibre de notre société, du bien-être des familles, du bonheur de tous, femmes et hommes.

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2005-2006

Immigration et bien commun

Les mouvements migratoires ont toujours rythmé l’histoire de l’humanité, mais il peut sembler qu’aujourd’hui, dans notre pays, l’immigration soulève des questions nouvelles d’une particulière acuité. Aussi l’Académie a-t-elle souhaité y consacrer son programme annuel. Plutôt que d’essayer d’aborder tous les aspects de ce vaste thème, elle a préféré se focaliser sur les questions fondamentales, confiées à des experts reconnus, en leur demandant d’ailleurs de n’en pas rester au « politiquement correct », mais de ne pas hésiter à faire preuve d’originalité et, au risque de paraître iconoclaste, de proposer des réponses peut-être inattendues. Pour cette réflexion, il peut aussi être éclairant de se référer au Catéchisme de l’Église catholique : « Les nations mieux pourvues sont tenues d’acueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine. (…) Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont elles ont la charge subordonner l’exercice du droit d’immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l’égard du pays d’adoption. L’immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d’accueil, d’obéir à ses lois et de contribuer à ses charges. »

Ces Annales viennent de paraître (janvier 2007) chez François-Xavier de Guiber

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2004-2005

Le travail

Si « l’Église trouve dès les premières pages du livre de la Genèse la source de sa conviction que le travail constitue une dimension fondamentale de l’existence humaine sur la terre » (JP II – Encyclique « Laborem exercens »), l’on comprend alors que « la privation d’emploi à cause du chômage est presque toujours, pour celui qui en est victime, une atteinte à sa dignité et une menace pour l’équilibre de la vie. » (Catéchisme de l’Église catholique).

Mais dans notre société mondialisée, la véritable question est celle de la valeur du travail. Cette notion, qui a fondé notre monde occidental, peut-elle toujours en être le moteur ? Est-il encore possible « non seulement que l’homme sache ce qu’il fait, mais si possible qu’il perçoive l’usage, qu’il perçoive la nature modifiée par lui. Que pour chacun son propre travail soit un objet de contemplation. » (S. Weil, Journal d’usine 4 XII 1934) ?

Si dans les débuts de l’industrialisation, certaines théories ont pu considérer le travail et l’homme comme une marchandise, l’on peut, à l’opposé, être frappé par le réalisme de la Doctrine sociale. Les pratiques les plus modernes du management rejoignent en effet la pensée de Jean-Paul II : « le développement de la personne humaine dans le travail ne contredit pas, mais favorise plutôt une meilleure productivité et une meilleure efficacité du travail lui-même ».

L’Académie, qui a mené cette étude, souhaite que, sans donner une vision exhaustive sur le travail, ces réflexions permettent à chacun de clarifier, d’approfondir sa pensée et, peut-être, d’orienter son « rapport au travail » et, par là, son action dans la société.

Cet ouvrage à plusieurs aura atteint son but : provoquer la réflexion et éclairer quelques pistes, donner l’envie et la curiosité de rechercher dans les sources évoquées une sagesse résolument hardie et combien moderne.

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2003-2004

La transgression

Notre temps n’aime guère les interdits : faute d’avoir pu les interdire, il fait des héros de ceux qui ont dit « non ». Certains ont joué un rôle considérable dans l’histoire, c’est vrai. Mais faut-il généraliser et faire l’éloge de la transgression, parce que, signe de liberté, elle brave les interdits et balaie les tabous ? L’Ecriture au contraire chante les louanges de ceux qui ont dit oui au Seigneur, d’Abraham à la Vierge Marie. Il importe d’y voir clair.

La transgression commence avec les blocages culturels : le principe de précaution n’est-il pas stérilisant ? Faut-il renoncer à prendre des risques ? Aujourd’hui, où est la transgression des interdits : chez ceux qui arrachent les plants d’OGM, ou chez ceux qui en cultivent ?

La loi peut engendrer des conflits de devoirs. Comment les affronter ? Le législateur peut-il les éviter ? Le respect des autres devrait être un guide dans ces cas difficiles. Comment agir envers les transgresseurs ?

La loi morale ne paraît pas pouvoir être transgressée, pourtant des conflits existent, qui ont conduit à l’idée du moindre mal. Dans l’Eglise, le magistère est parfois remis en question. Pourtant le Christ n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir.

Tel est le vaste domaine que l’AES se propose d’explorer, au cours de son cycle de communications 2003-2004, espérant ainsi, avec le concours de personnalités chrétiennes, contribuer à approfondir la réflexion sur une question trop souvent abordée sous son seul aspect passionnel et idéologique.

Liste des contributions :

2002-2003

Un monde sans Dieu ?

Combien d’hommes et de femmes conduisent leur vie comme si Dieu n’existait pas. La vie est bafouée en l’absence de Dieu. Qu’interviennent des événements tragiques, la mort est honorée en présence de Dieu.

Ce double mouvement de l’âme et des mœurs résume les ambiguïtés de l’homme moderne, ce mal de vivre que seul pourrait soulager un Dieu ayant partagé la condition humaine.

Eclairée par la philosophie, la théologie, la morale, une étude d ‘un monde sans Dieu est nécessairement limitée et exclusive. Il eût été fécond de démontrer qu’en l’absence de toute référence à une réalité transcendante, l’Etat perd sa légitimité et la société « s’anarchise » au profit de revendications qui s’arrogent le privilège de l’absolu.

C’est principalement la société civile qui est ici interpellée, suivant un équilibre entre les recherches et les applications pratiques.

On découvrira alors que Dieu ne peut être réduit à un concept. Loin de s’imposer, il se révèle respectueux de notre jugement libre et rationnel.

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2001-2002

L’unité du genre humain

L’histoire des hommes est remplie de leurs divisions ; elle exprime en même temps leur communauté de destin. Pour les Chrétiens, l’unité du genre humain – « Donné historique et ontologique premier » (Jean-Paul II, 1er janvier 2001) – procède de Dieu Créateur, elle est une Vérité de foi, « Dieu a fait sortir d’une souche unique toute la descendance des hommes » (AC 17, 26). Pour d’autres, la vie sociale a engendré des habitudes qui répondent aux besoins de la communauté. La raison donne leur fondement aux droits de l’homme. L’humanisme éclaire l’humanité. L’unité du genre humain est-elle menacée ?
-  Nous pouvons craindre de basculer d’une civilisation construite et culturellement forte à « une civilisation de l’instant ». Les assises politiques et sociales de nos sociétés sont ébranlées par l’explosion de la science et la mondialisation tant économique que culturelle. Il demeure que, face à ces bouleversements, le resserrement des liens entre tous les hommes favorise la prise de conscience de leur propre unité.
-  Aux éducateurs d’enseigner aux jeunes, étourdis par le flot des images, à percevoir au-delà des pluralités de ce monde l’âme qui leur est commune et à saisir les moyens offerts par la modernité pour en porter témoignage.

Le cycle de huit conférences consacrées par l’AES à l’étude de l’unité du genre humain est articulé autour de deux pôles :
-  une prise de conscience à laquelle conduisent les communications du scientifique, du philosophe, de l’historien et du sociologue ;
-  une analyse des problèmes contemporains abordés avec le souci de contribuer à donner une impulsion nouvelle à la vie en société.

Ce cycle de travaux annuels est complété par une communication exceptionnelle et hors programme consacrée aux problèmes éthiques soulevés par la thérapie cellulaire.

Liste des contributions :

2000-2001

Repenser l’Education nationale

Au-delà du constat négatif de la situation présent de l’école en France, souvent dénoncée, il est encore temps de réagir de façon constructive. C’est ce qu’établit l’Académie d’Education et d’Etudes Sociales dans son cycle de travaux 2000-2001. Le débat est d’autant plus actuel et sensible que se préparent, alors, les grandes échéances politiques de l’année 2002.

L’objectif est clair et admis de tous : « Instruire et éduquer tous les enfants qui vivent en France ». Pour l’atteindre, l’AES définit des propositions majeurs qui doivent inciter les Français à interroger les responsables politiques de toutes tendances : s’engageront-ils à corriger les aspects très inquiétants de la situation actuelle et à promouvoir, dans ce but, au-delà de ces échéances politiques et en dépassant les clivages traditionnels, un projet qui pourrait être soumis, si nécessaire, à un référendum ?

L’importance des enjeux justifie en effet l’exigence de l’adoption d’une loi portant sur « les principes fondamentaux de l’enseignement », selon les termes de l’article 34 de la Constitution. Ce texte aurait pour but, eu égard aux droits de la personne humaine, de redéfinir l’organisation de notre système éducatif dont il appartient à l’Etat d’assurer la surveillance et le libre fonctionnement plus que d’en exercer le monopole.

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1999-2000

Au risque de la science. Les conséquences éducatives et sociales du développement scientifique et technique

A la fin du XIXe siècle, le progrès des sciences et des techniques parut ouvrir une ère de bonheur où l’homme, délivré des tâches serviles et de toutes les superstitions, serait enfin le maître de la nature et de son propre destin.

Mais le XXe siècle ne tint pas ses promesses. Certes, le progrès technique a fait reculer la mortalité infantile et allonger l’espérance de vie. Les nouveaux moyens de communication ont permis la circulation rapide d’informations autour du globe. Mais notre environnement est menacé par toutes sortes de déchets. La biologie a ouvert des voies effrayantes ; l’automatisation a bouleversé le monde du travail. La nécessité de former des scientifiques pour créer et maîtriser ces nouveaux outils a fait reculer la culture classique. De tels changements ont obscurci les repères traditionnels, les esprits sont déroutés, le sens est en crise.

A l’entrée du troisième millénaire, l’Académie d’Education et d’Etudes Sociales ne pouvait laisser ces questions dans l’ombre : elles sont trop souvent l’objet de débats plus passionnés que fondés et raisonnés. La sciences menace-t-elle l’homme et son environnement ? Pèse-t-elle sur la cohésion sociale et la démocratie ? quelle est sa place dans la culture, à côté de la philosophie ? Comment le chrétien se situe-t-il dans ce monde scientifique et technique ?

Par une étude raisonnée de ces questions, au cours de huit conférences présentées par des personnalités du monde scientifique et universitaire, l’AES a souhaité surmonter le pessimisme ambiant pour délivrer un message d’espoir et de confiance et contribuer à mettre le développement scientifique et technique au service de l’Homme, suivant la parole de l’Ecclésiastique : « Le Très-Haut a donné à l’homme le savoir pour être glorifié dans ses merveilles » (17, 8).

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1998-1999

Questions pour le XXIe siècle : des chrétiens s’interrogent

Rien ne laissait prévoir que la célébration du deux millième anniversaire du christianisme coïnciderait avec l’avènement d’une ère nouvelle. L’incarnation du Fils de Dieu, l’avènement le plus extraordinaire de tous les siècles, est offerte en salut à une humanité soumise à des conditions inédites d’existence. Tel est bien le sens de cette « ère nouvelle qui porte en elle de grandes espérances et de grandes interrogations » dira Jean-Paul II et avec lui bien des penseurs de notre temps.

Pour son cycle d’études 1998-1999, l’AES a sélectionné quelques unes de ces interrogations auxquelles ont cherché à répondre des chrétiens engagés dans l’économie, la politique, la presse, la culture, … Le fil conducteur qui relie les communications présentées et les échanges de vue qui les accompagnent est le thème de la mondialisation confrontée à la vocation de l’homme. Celui-ci, affranchi des obstacles du temps et de l’espace ne l’est pas de sa condition de créature mortelle, pas plus que n’est aboli son besoin de transcendance.

En fin de compte, la question posée aux Chrétiens est celle de leur mission du XXIe siècle. Celle-ci ne leur offre-t-elle pas des possibilités exceptionnelles de transmettre à toutes les nations le message qui leur a été confié ? Les événements provoqueront les réponses, mais celles-ci procéderont aussi d’une volonté de maîtriser, autant que faire se peut, le cours de l’Histoire.

Liste des contributions :

1997-1998

La transmission entre les générations : un enjeu de société

Tout en restant très ouverte l’innovation et à la préparation d’un avenir souvent imprévisible, toute société doit savoir transmettre des savoirs, des savoirs faire, des valeurs et des exemples. Mais transmettre n’est-ce pas « reproduire », élever des enfants en « héritiers », au détriment d’une juste et nécessaire mobilité sociale ? N’est-ce pas surtout maintenir les esprits prisonniers de modèles anciens, alors qu’il conviendrait de développer leurs capacité leurs capacités créatrices ? Ainsi pense-t’on depuis trente ans.

D’autre part, qu’il s’agisse du langage, des techniques, des procédés de production, des modes d’acquisition du savoir et même des références essentielles, notre époque de changements accélérés a fait obstacle à la transmission. Le revers de la médaille est aujourd’hui l’absence de repères et un déficit de sens. Sans doute faut-il savoir distinguer entre ce qui devait être sacrifié au temps qui passe, ce qui pouvait l’être sans dommages, et ce qui conserve une valeur constante, aide à construire des personnalités et doit être transmis.

C’est sur ce thème de la transmission entre les générations que huit communications ont été présentées au cours de l’année 1997-1998, par des personnalités représentatives de la société de notre temps et débattues par les membres de l’AES au cours des échanges de vues suivant les communications.

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1996-1997

La Vie intérieure : une nouvelle demande

Les désarrois du monde moderne procèdent pour une large part du déclin chez l’homme de la vie intérieure. Aujourd’hui, trop de nos contemporains traversent une sérieuse crise d’identité : ces hommes « désintériorisés », sous la pression du monde et sans boussole pour se diriger, cherchent en vain de quoi combler le vide qu’ils ressentent et à donner un sens à leur vie. La surabondance d’informations, le bruit et l’agitation, le stress quotidien incitent davantage l’être à s’éclater et à se disperser. Le besoin de spiritualité engage certains dans des voies hélas sans issue.

Vivre intérieurement, c’est, en quelques sortes, se distancer du monde, mais c’est afin de mieux l’appréhender, de s’enrichir de ses ressources, d’agir sur lui, de l’éclairer des lumières que l’âme tient de dieu. Une modification des rythmes de vie, un meilleur usage du temps, de nouvelles manières de penser, un retour au silence et, pour certains, la prière, peuvent rendre les esprits plus clairvoyants, plus disposés à s’accorder, plus créatifs.

C’est sur ces thèmes que huit conférenciers ont proposé aux membres de l’AES et aux lecteurs de ses annales nouvellement créées, de réfléchir à une vision chrétienne de ce problème, au cours de l’année 1196-1997 au sein de l’Académie d’éducation et d’études sociales.

Liste des contributions :