Par le Père Jean-Marc Daul, Prêtre du diocèse de Paris, docteur en physique théorique

Jean-Paul Guitton : Il est probablement significatif que la séance inaugurale de l’année académique 2007-2008 ait lieu un jour noir, jour de grève, qui nous plonge dans la gêne et la confusion. L’académie d’éducation et d’études sociales consacre en effet ses travaux aux rapports entre l’homme et la nature. Or les mouvements sociaux qui frappent notre pays pourraient apparaître comme une illustration du passage redouté d’un monde organisé, géré, maîtrisé par l’homme à un état de désordre, de confusion, voire de retour à une certaine hostilité naturelle… homo homini lupus !
C’est-à-dire que nous vivons l’espace d’une journée le mouvement inverse de celui auquel la séance d’aujourd’hui nous invite puisqu’elle s’intitule : de la peur à la gérance !
J’ai bien conscience par cette petite introduction d’actualité de tenir quelques propos incongrus et le père Daul pourrait facilement me dire, sans doute, que je n’ai rien compris.
C’est pourquoi, après vous l’avoir présenté rapidement, je l’écouterai avec attention pour remettre de l’ordre dans ma vison des rapports de l’homme avec la nature.

Né en 1970, le père Jean-Marc Daul a tout d’abord effectué des études de mathématiques et de physique à l’École normale supérieure, études qu’il a parachevées par une thèse de doctorat en physique théorique. Je ne sais si le normalien Daul faisait partie de ce que l’on appelle rue d’Ulm le groupe tala, c’est-à-dire de ceux qui vont-à-la messe ; mais les voies du Seigneur sont ce qu’elles sont et l’École normale mène partout à condition d’en sortir : Jean-Marc Daul réoriente sa vie, il entre au séminaire, et en 2002 il est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris