Par Mgr Roland Minnerath, Archevêque de Dijon

Mgr Roland Minnerath : La réponse donnée à cette question conditionne la possibilité d’une éthique humaine universelle. Par humanum, on entend la qualité inhérente à tout être humain, indépendamment de son statut social, de sa culture, de sa nationalité, de sa religion, qui fait qu’il est reconnu comme homme par la communauté des hommes. La notion d’humanum est indissociable de celle d’égalité fondamentale de tous les êtres humains en raison de leur commune humanité. La négation de cette égale dignité humaine met en cause l’universalité de l’humanum. On entendra par « universel » ce qu’Aristote désignait par « katholou », ce qui par nature peut être le prédicat de plusieurs sujets, par opposition au singulier. L’universel ne peut être perçu par les sens, seulement par l’intelligence, à partir de la répétition d’expériences singulières.

Nous ne doutons pas un instant de l’existence d’un humanum universel.
Mais nous sommes bien conscients que nous abordons ce sujet à partir de la culture occidentale et que notre démarche peut ne susciter qu’un faible intérêt dans d’autres contextes culturels. Nous aurons donc à nous demander si les grands courants religieux et philosophiques véhiculent ou non l’idée d’un humanum universel.